lundi 25 mars 2013

Daiga: Parcourir l'Univers

Je pensais récemment à quel point j'aime pratiquer avec vous tous à travers le monde.
J'apprends tellement de chacun d'entre vous ! Cette année, j'ai quelque peu réduit le nombre de mes voyages en avion, mais trois choses m'ont aidé à voyager librement partout dans l'univers :
  1. Tenshingoso à une main en position assise (sur une chaise pliante)
  2. Hoshizora [ciel de nuit étoilée] Taiso
  3. Un poème de vie écrit par ma mère peu de temps avant son accident vasculaire cérébral majeur il y a quelques années
Nombre d'entre vous sont familiers des quatre principes de base que sont Jiga (自我, soi personnel) Muga (无 我, non-soi), Shinga (真 我, vrai soi), et Daiga (大 我, soi plus grand ou soi universel). J'ai beaucoup appris ces derniers temps sur Daiga par le biais de Tenshingoso à une main en position assise, de Hoshizora Taiso, et de ma mère.

Je fais Tenshingoso assis à une main très lentement, gardant l'autre main prête et éveillée à mon côté. Je m'assure de bouger lentement et attentivement, et d'alterner les côtés. La chaise prend soin de la gravité terrestre, aussi mon mouvement s'effectue-t-il quasiment sans effort. Tandis que mon bras et mon corps balayent l'espace alentour, chaque cellule s'aligne avec ses voisines. Cela prend du temps, il est donc important de ne pas se précipiter. Je me souviens de ce que j'ai appris au Tai Chi - aller lentement, se mouvoir intégralement, et se détendre. Quand je le fais bien, je peux sentir l'énergie ki se déplaçant à travers tout mon corps. Je suis relié à la terre ci-dessous, au ciel au-dessus et aux gens autour de moi. Je me sens centré, renouvelé, et à l'aise.

Pour Hoshizora Taiso, je sors dans la nuit et plonge dans les profondeurs du ciel, vers les étoiles. Je sens chaque étoile m'attirer vers le haut, hors de mon moi personnel et dans le plus grand univers. Parfois, il est difficile de revenir, mais bien sûr, je le fais, parce qu'il me reste encore des choses à faire, qui ne sont pas finies. Ensuite, je me sens toujours plus détendu, en paix, et connecté.

Concernant le poème de ma mère, au Japon nous avons une tradition littéraire : «jisei pas ku». Une traduction en est «poème de fin de vie», mais je pense que «résumé de vie» serait plus précis. Je crois que ma mère a eu un aperçu de "Daiga". Comme beaucoup d'entre vous le savez elle a eu un très grave AVC il y a plusieurs années. Son corps est toujours là, dans un hôpital au Japon, mais je pense que son moi universel est déjà en voyage.

Le poème que ma mère a écrit dit :
死し て 後, 始まる 宇宙 の 旅路 か な!
Après ma mort commencera le voyage dans l'univers !
Je vous souhaite à tous de trouver ce genre de compréhension dans votre propre pratique.

Haruyoshi Fugaku Ito 

25 Mars 2013


PS: Mon appréciation, comme toujours, à Tomi Nagai-Rothe et Lee Seaman pour leur grande aide à exprimer mes idées en anglais, et à Patrick Bouchaud pour sa traduction en Français.